Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 6187

Correspondance : année 1765GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 140-141).

6187. — À M. BEAUMONT-JACOB[1].
À Ferney, 14 décembre.

J’ai l’honneur de vous renvoyer, monsieur, la liste de la loterie que vous avez eu la bonté de me prêter.

Je vous supplierai de vouloir bien, à votre loisir, mander à vos correspondants de Paris de faire porter chez M. de La Borde, banquier du roi, mes trente-six billets de loterie, y compris les billets qui ont gagné les lots. M. de La Borde aura la bonté de joindre cette petite parcelle aux billets dont il a bien voulu se charger pour moi, et la petite masse sera réunie à la grande. Quand cette opération sera faite, je serais bien aise que vous voulussiez me faire savoir ce qui vous restera entre les mains.

J’aurais une autre affaire à vous proposer ; vous verrez, monsieur, si elle convient à vos arrangements.

Il s’agit de savoir si vous pourriez, à commencer au 1er de janvier, me faire toucher, tous les trois mois, un argent assez considérable que doit me payer un négociant nommé M. Sahler ; il n’a pas toujours son argent prêt à l’échéance. Je consentirais à payer un demi pour cent par mois pour votre escompte ; mais je voudrais que le change fut toujours au pair : ce qui reviendrait au même pour vous, attendu que M. Sahler vous payerait en espèces.

Il restera à savoir si vous pouvez vous dégarnir, tous les trois mois, d’une somme d’environ quinze mille livres. J’écrirai à M. Sahler suivant votre réponse.

J’ai l’honneur d’être, avec tous les sentiments qui vous sont dus, monsieur, etc.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.