Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 6120
Ayant écrit au juge des Sirven, nommé par vous, une lettre dans laquelle il a fallu que votre nom se trouvât, j’ai cru qu’il était de mon devoir de vous en envoyer copie, ainsi que du billet que j’écris à Sirven ; et, si le juge subalterne n’ose pas faire rendre ce billet à un accusé qui est en prison, c’est à vous, monsieur, que je dois avoir recours, et je vous conjure de vouloir bien ordonner que ce billet lui soit rendu pour consoler et encourager un innocent très-malheureux, que l’horreur de la prison et la longueur des formes peuvent jeter dans le désespoir.
Je n’ai aucune recommandation auprès de vous ; mais votre équité me suffit.
Je ne prendrai point la liberté de vous parler du fond de l’affaire : vous la connaissez mieux que moi, et je ne pourrais que répéter ce que j’ai dit dans ma lettre à M. Astruc. Permettez-moi seulement de vous assurer que si mon âge et ma santé me permettaient d’aller à Toulouse, je viendrais implorer vos bontés pour Sirven ; et je présume que je les obtiendrais d’un cœur aussi juste et aussi généreux que le vôtre.
J’ai l’honneur d’être avec bien du respect, etc.
- ↑ Éditeurs, de Cayrol et François. — Riquet de Bonrepos était procureur général du parlement de Toulouse.