Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 6053

Correspondance : année 1765GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 11-12).
6053. — À M. COLINI.
À Ferney, 19 juin.

Ah ! mon ami, que je voudrais voir opérer le miracle dont Son Altesse électorale daigne vouloir m’honorer ! Mais j’irai bientôt dans un pays où l’on n’a plus besoin de miracles. J’ai été si mal que presque toute ma famille est venue de Paris pour me consoler dans ma retraite et dans mes maux : elle m’a trouvé très-résigné ; mais je vous assure que je ne le suis guère quand je songe que je ne vous reverrai plus. Cependant si je puis résister à ce dernier orage, je ne veux pas perdre entièrement l’espérance. Consolez-moi en me mettant aux pieds de monseigneur. L’état où je suis à présent ne me permet guère de vous en dire davantage.