Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 5997

Correspondance : année 1765GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 539).

5997. — À M.  DAMILAVILLE.
22 avril.

À monsieur Joaquim Deguia, marques de Marras, à Arcoitia, par Bayonne, en Espagne. C’est, mon cher frère, l’adresse d’un adepte de beaucoup d’esprit, qui s’est adressé à moi, et qui brûlerait le grand inquisiteur s’il en était le maître. Je vous prie de lui envoyer par la poste un des rubans[1] d’Angleterre qu’un fermier général vous a apportés. Cette fabrique prend faveur de jour en jour, malgré les oppositions des autres fabricants, qui craignent pour leur boutique. Ces petits rubans sont bien plus commodes et d’un débit plus aisé que des étoffes plus larges : on en donne à ceux qui savent les placer. Envoyer-en un à Mme  du Deffant, et deux à Mme  la marquise de Coaslin.

Sirven est chez moi. Il griffonne son innocence et la barbarie visigothe. Nous achevons, le temps presse. Voici un mot[2] pour le véritable Élie, avec les pièces.

Nous vous les adressons à vous, mon cher frère, dont la philosophie consiste dans la vertu autant que dans la sagesse.

  1. La nouvelle édition du Catéchisme de l’Honnête Homme, dont il est parlé dans la lettre du 1er avril.
  2. C’est la lettre 5996.