Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5836

Correspondance : année 1764GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 392-393).

5836. — À M.  COLINI.
Ferney, 4 décembre.

Vous recevez donc aussi les aveugles dans votre Académie ! C’est une bonne œuvre, mon cher confrère, dont Dieu vous bénira. Je vous prie de présenter ma lettre de remerciements à M. de Hohenhausen[1], et de faire bien mes compliments à M. Schœpflin, quand vous le verrez.

Je vois qu’on m’avait bien trompé quand on m’avait dit qu’on citait en faveur de Fréron ce vers de Virgile :


· · · · · · · · · · · · · · · Tu das epulis accumbere divum.

(Virg., Æneid., lib. I, v. 79.)

Il faut dire de lui au contraire :


Nec deus hunc mensa, dea nec dignata cubili est.

(Virg., ecl. iv, dernier vers.)

Je crains bien de mourir cet hiver : mais je vous promets de ressusciter dans les beaux jours pour aller faire ma cour à Son Altesse électorale, et pour vous embrasser. Bonsoir, mon cher ami et mon cher confrère.

  1. La lettre au baron de Hohenhausen, qui était président de l’Académie de Manheim, est perdue. Schœpflin, professeur de l’Université de Strasbourg, était président honoraire.