Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5808


5808. — À M.  LE CONSEILLER TRONCHIN[1].
… Octobre.

On remercie tendrement M. François Tronchin et M. Tronchin Calandrin de leurs bontés : il est bon qu’ils sachent qu’il est très-faux qu’une certaine personne ait été chargée de remercier le conseil ou monsieur le premier syndic d’une certaine aventure. Si cette personne a fait cette démarche, elle ne peut l’avoir faite que par une grande indiscrétion, ou par beaucoup de mauvaise volonté. Il n’y a pas un ministre d’État de France qui n’ait écrit à celui qui a l’honneur d’envoyer ce petit billet à M. Tronchin.

Au reste, M. Abauzit sait très-bien que c’est lui qu’on a roussi dans les articles Apocalypse et Christianisme[2]. Le premier pasteur de Lausanne[3] est aussi très-bien informé qu’il a besoin d’onguent pour Messie, qui est tout entier de lui. Le présent évêque de Glocester[4] fera sans doute les mêmes remerciements pour trois articles, traduits mot à mot de sa Légation de Moïse. C’est dommage que Middleton et Locke soient morts : ils auraient eu les mêmes actions de grâces à rendre.

Au reste, celui qui écrit conservera toute sa vie la plus tendre amitié pour tous messieurs Tronchin.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. On avait brûlé à Genève le Dictionnaire philosophique.
  3. Polier de Bottens.
  4. Warburton.