Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5797

Correspondance : année 1764GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 353-354).
5797. — À M.  DUPONT.
20 octobre.

Oui, mon cher ami, vous serez avocat de monseigneur le duc de Wurtemberg, ou je mourrai à la peine ; je ferais plutôt le voyage de Stuttgard. Je vais écrire à M. le comte de Montmartin[1], que j’ai l’honneur de connaître, et qui m’honore de ses bontés. Monseigneur le duc de Wurtemberg et monseigneur l’électeur palatin ont daigné m’inviter à venir chez eux ; mais en vérité j’ai plus d’envie de vous embrasser que de faire ma cour à des princes. Si je ne m’étais pas fait une famille aussi considérable que celle à la tête de laquelle je me trouve ; si je n’avais pas chez moi la nièce de Corneille, son mari et leur fille, et le Père Adam, et un architecte et sa femme, et trente ou quarante domestiques de campagne à conduire, et un assez grand terrain à cultiver sans pouvoir trouver de fermier, je vous jure que j’accepterais bien vite votre proposition de m’établir à Montbéliard ; je serais votre voisin, nous philosopherions ensemble.

Présentez, je vous prie, mes respects à monsieur le premier président et à madame ; embrassez pour moi madame votre femme et vos enfants. Mme  Denis vous fait les plus tendres compliments. V.

  1. La lettre est perdue.