Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5773


5773. — DE LOUIS-EUGÈNE,
prince de wurtemberg.
À la Chablières, ce 28 septembre.

Il est bien naturel, monsieur, que je seconde le juste empressement que M. le comte de Sinzendorf m’a témoigné avoir de rendre ses hommages à cet homme illustre qui a enchanté l’Europe par ses écrits immortels, et qui remplit l’univers du bruit de son nom.

Ce comte de Sinzendorf, frère de celui qui est à la tête des finances de Sa Majesté l’impératrice, est un jeune homme plein d’esprit et de connaissances, et je ne doute pas que vous n’en soyez très-content. Il voyage en philosophe, et je puis dire avec vérité qu’il a beaucoup vu, et très-bien vu.

Il vous a réservé pour la bonne bouche, monsieur ; et certes il ne pouvait pas mieux couronner la fin de ses voyages. Veuillez donc l’admettre au bonheur de vous voir, et daignez croire que je vous serai infiniment obligé de tous les moments délicieux que vous lui ferez passer.

Je saisis cette occasion pour vous renouveler les assurances sincères de l’attachement inviolable avec lequel j’ai l’honneur d’être, etc.


Louis-Eugène, duc de Wurtemberg.