Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5479


5479. — À M.  FYOT DE LA MARCHE[1].
(fils.)
9 décembre 1763, à Ferney.

Monsieur, quoique vous n’ayez point d’hérétiques dans votre ressort, permettez-moi de vous présenter cet ouvrage sur les hérétiques[2]. Il m’est tombé entre les mains, et je crois qu’il ne peut être mieux que dans les vôtres. Il y en a très-peu d’exemplaires ; les ministres n’en sont pas mécontents. Je me flatte que vous trouverez au moins que l’ouvrage est d’un bon citoyen.

Je ne sais pas encore si le roi vous enverra les anciens traités faits avec les ducs de Savoie, les Suisses et Genève, sur lesquels le droit des dîmes est fondé ; mais j’ose vous supplier, monsieur, de vouloir bien différer de mettre sur le rôle le procès des dîmes de Ferney, jusqu’à ce que M. le duc de Praslin ait pris avec vous les arrangements qui pourront vous agréer. Ce délai, qui dépend de vous, sera pour moi le comble de vos bontés.

J’ai l’honneur d’être avec beaucoup de respect et de reconnaissance, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.


Voltaire.

  1. Éditeur, H Beaune.
  2. l’Essai sur la Tolérance.