Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5385
Mon cher frère, ne bénissez-vous pas Dieu de voir le peuple de Calvin prendre si hautement le parti de Jean-Jacques ? Ne considérons point sa personne, considérons sa cause. Jamais les droits de l’humanité n’ont été plus soutenus ; il n’y a point d’exemple de pareille aventure dans l’histoire de l’Église. Fratres, orate, et vigilate[1].
J’apprends qu’un forban de libraire de Paris vient d’imprimer le Droit du Seigneur tout défiguré, d’après quelque copie informe faite à la Comédie ; cela, joint à l’aventure de David, m’oblige de faire mettre dans les papiers publics un petit Avertissement : a qui puis-je mieux m’adresser qu’à mon cher frère ?
Je suis bien sûr que vous avez eu la bonté de faire rendre tous mes paquets à M. Mariette. Quand recommencera-t-il l’affaire des Calas ?
Voyez-vous quelquefois Élie de Beaumont, qui est à mon gré si supérieur à Christophe[2] ?
Salut à l’Encyclopédie ! Écr. l’inf…