Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5310

Correspondance : année 1763GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 493-494).

5310. — À M. DEBRUS[1].

Le conseil de Mme Calas jugera sans doute que l’ordre a été donné par le roi au parlement de Toulouse d’envoyer au roi la copie des procédures, et non pas de les envoyer à la veuve : donc ce n’est pas à elle de payer l’obéissance que le parlement de Toulouse doit au roi.

Il est inouï qu’on demande 1,500 livres pour une copie. Je ferais copier la Somme de saint Thomas tout entière pour deux cents francs tout au plus. Les juges de Toulouse rouent, et le greffier écorche. C’est donc ainsi que la justice est faite !

S’il est absolument nécessaire de payer l’iniquité et de donner 1,500 livres pour le greffe de l’iniquité, il faudra se cotiser ; il n’y aura qu’à faire une répartition entre les contribuants, et j’offre d’en être.

Je fais la même offre quand il s’agira de prendre à partie les juges eux-mêmes. V.

  1. Éditeur, A Coquerel.