Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5262
Vous m’écrivez, mon cher ami, le dimanche des Rameaux, et moi, je vous écris le dimanche de Pâques. Laissez-moi faire : je me charge de faire entendre raison aux personnes dont vous parlez. Vous moquez-vous du monde de m’envoyer votre Poétique[1] par les frères Cramer ? Je ne l’aurai que dans un mois. Je suis sûr qu’il y a des choses excellentes ; je veux la citer dans le Commentaire de notre père Pierre[2] : cela ne sera peut-être pas inutile pour nos desseins académiques. On imprime notre père à force ; il n’y a pas un moment à perdre. Envoyez-moi, je vous prie, votre Poétique par la poste, contre-signée le généreux Bouret.
Je suis bien aise que notre ami Pompignan inspire la joie à sa famille. Mes respects, je vous prie, à sa belle-sœur, qui ne rit point par oubli. Où demeurez-vous ? que faites-vous ? Aimez-moi toujours.
Je suis toujours un peu quinze-vingts.