Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5237
Le parlement de Toulouse ayant condamné, sur des indices, Jean Calas, négociant de Toulouse, protestant, à être rompu vif et à expirer sur la roue, convaincu d’avoir étranglé son fils aîné en haine de la religion catholique ; la veuve Calas et ses deux filles étant venues se jeter aux pieds du roi, un conseil extraordinaire s’est tenu le lundi 7 mars 1763, composé de tous les ministres d’État, de tous les conseillers d’État, et de tous les maîtres des requêtes. Ce conseil, en admettant la requête en cassation, a ordonné d’une voix unanime que le parlement de Toulouse enverrait incessamment les procédures et les motifs de son arrêt.
J’envoie ces nouvelles à M. B. ; il me semble qu’on devrait les insérer dans la Gazette[1]. Ma fluxion sur les yeux, qui continue toujours, et qui me menace de la perte de la vue, m’empêche d’avoir l’honneur de lui écrire. Je présente mille sincères respects à tous nos amis, V.
- ↑ Sans doute celle de Berne, où demeurait Bertrand.