Correspondance de Voltaire/1763/Lettre 5157

Correspondance : année 1763GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 353-354).

5157. — À M. DEBRUS[1].
23 janvier 1763.

Je vous remercie, monsieur, de la communication de la lettre de Mme Calas, du 18 janvier. J’en suis très-content, mais je suis bien indigné que ce frère Bourges et ce curé de Saint-Étienne[2] ne répondent pas à un avocat au conseil. Dieu veuille que ce Bourges ne soit pas un fripon et que ce curé ne soit pas un lâche !

Je tremble pour la santé de M. Gilbert de Voisins ; il est vieux et infirme. Pour M. de Crosne, son mariage[3] ne fera que rendre son cœur plus tendre encore envers une mère et deux filles dont le sort est entre ses mains. C’est proprement du rapporteur que tout dépend.

Je ne me console point que mon neveu, qui est son ami et son allié, soit à son abbaye ; mais je peux vous répondre qu’il l’a laissé aussi bien disposé que nous pouvons le désirer.

Je vous prie de ne donner communication du petit mot touchant M. le duc de Praslin[4] qu’à des personnes très-discrètes ; les ministres n’aiment point que leurs démarches soient pressenties.

Je vous embrasse de tout mon cœur, vous et vos amis.

  1. Éditeur, A. Coquerel.
  2. Cathédrale de Toulouse.
  3. Avec Mlle de La Michodière. Voltaire était en correspondance active avec le beau-père comme avec le gendre.
  4. La promesse qu’avait donnée ce ministre d’assister à la séance du grand conseil. Tous les ministres s’y trouvèrent.