Correspondance de Voltaire/1762/Lettre 5012
5012. — À M. DEBRUS[1].
Mercredi.
Je renvoie à M. Debrus les lettres qu’il a eu la bonté de me confier. Les trois avocats de Mme Calas et de ses enfants demandent au conseil qu’il soit ordonné que toutes les minutes du malheureux procès soient apportées à Paris, parce qu’on craint qu’à Toulouse les copies ne soient falsifiées. Il paraît qu’en effet ce serait la seule ressource des assassins en robe noire.
Nous n’avons, encore une fois, aucun besoin de l’ambassadeur d’Angleterre ; on doit s’être assemblé chez M. d’Argental. Le rapporteur[2] est aussi bien disposé qu’il peut l’être, et le cri public est si violent que les juges n’oseraient, je crois, refuser la révision. Espérons tout. J’embrasse de tout mon cœur M. Debrus.