Correspondance de Voltaire/1762/Lettre 4839
4839. — À M. COLINI.
Aux Délices, 12 février.
Mon cher Colini, avez-vous autant de vent et de neige que nous en avons ici ? Plus je vis, moins je m’accoutume à ces maudits climats septentrionaux ; je m’en irais en Égypte, comme le bonhomme Joseph, si je n’avais pas ici famille et affaires.
J’ai envoyé à Son Altesse électorale une tragédie que j’avais faite en six jours, pour la rareté du fait ; mais je la supplie de la jeter au feu. Je l’ai corrigée avec le plus grand soin, et je la crois à présent moins indigne de lui être présentée.
Algarotli et Goldoni me flattent qu’ils seront à Ferney au printemps. Je voudrais bien que vous pussiez y être aussi. Je vous embrasse de tout mon cœur.