Correspondance de Voltaire/1762/Lettre 4828
Madame, je crains d’envoyer par la poste à Votre Altesse sérénissime une tragédie[2] où elle ne verra, du moins, que les malheurs du temps passé. Si elle l’ordonne, je tenterai cette voie. Heureux si elle peut se plaire quelques moments à voir dans les infortunes de l’antiquité un faible crayon des calamités qui affligent aujourd’hui la terre ! Puisse le nouveau gouvernement de la Russie contribuer à faire cesser les douleurs et les alarmes publiques[3] !
Je m’occupe actuellement à l’édition de Pierre Corneille. J’espère mettre cet ouvrage à vos pieds à la fin de cette année. Si elle daigne faire parvenir à Mlle Corneille les témoignages de sa bonté, elle peut me les faire adresser par son banquier de Francfort. Elle fait ses respectueux remerciements à Votre Altesse sérénissime. Je me mets aux pieds de son auguste famille avec le plus profond respect.