Correspondance de Voltaire/1761/Lettre 4744

Correspondance : année 1761
Garnier (Œuvres complètes de Voltaire, tome 41p. 522).

4744. — À M. DAMILAVILLE.
11 novembre.

Mes frères, je renvoie fidèlement les Ah ! Ah ! et les Car, qu’on m’a confiés : car je suis homme de parole, car je vous aime.

Ah ! ah ! quand vous n’écrivez point, frère, c’est pure malice.

Ah ! ah ! vieux fou de Crébillon, vous ne voulez pas lâcher votre scène : c’est bien dommage, vous l’échappez belle. L’avocat Moreau n’a nulle part au Mémoire historique[1] ; M. le duc de Choiseul l’a fait en trente-six heures.

Y a-t-il une relation de l’auto-da-fé de Lisbonne[2] ?

Il n’y a pas quatre pages de vérité et de bon sens dans le nouveau Testament[3]. L’auteur est un ex-capucin, ci-devant nommé Maubert[4], fugitif, escroc, espion, ivrogne, Normand, de présent à Paris, et qui mérite de faire le voyage de Marseille[5].

Vous aurez dans quelque temps l’ouvrage des six jours : ce n’est pas celui de l’abbé d’Asfeld[6], ah ! ah !

  1. Voyez la note, page 497.
  2. Elle a même été traduite en français ; voyez tome XXIV, page 278.
  3. Testament politique du maréchal de Belle-Isle, 1761, in-12 de vj et 226 pages.
  4. Voyez la note, tome XXXVIII, page 417 ; mais le Testament politique de Belle-Isle est de Chevrier, et non de Maubert. (B.)
  5. C’est-à-dire d’être envoyé aux galères.
  6. Voyez la note, tome XXIV, page 248.