Correspondance de Voltaire/1761/Lettre 4658

Correspondance : année 1761
Garnier (Œuvres complètes de Voltaire, tome 41p. 426).

4658. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
Ferney, 31 auguste.

On est un peu importun ; on présente Pompée aux anges, accompagné d’une lettre à monsieur le secrétaire perpétuel, lequel a renvoyé les Horaces avec quelques notes académiques. Mes anges sont suppliés de donner Pompée avant Polyeucte. Je traite Corneille tantôt comme un dieu, tantôt comme un cheval de carrosse ; mais j’adoucirai ma dureté en revoyant mon ouvrage. Mon grand objet, mon premier objet est que l’Académie veuille bien lire toutes mes observations, comme elle a lu celles des Horaces : cela seul peut donner à l’ouvrage une autorité qui en fera un ouvrage classique. Les étrangers le regardent comme une école de grammaire et de poésie.

Mes anges rendront un vrai service à la littérature et à la nation s’ils engagent tous leurs amis de l’Académie, et les amis de leurs amis, à prendre mon entreprise extrêmement à cœur. Il faut tâcher que tout le monde en soit aussi enthousiasmé que moi. Rien ne se fait sans un peu d’enthousiasme.

Quand joue-t-on le Droit du Seigneur, et qui joue ?

Tout va-t-il de travers comme de coutume ?