Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4373
Il y a longtemps que l’ami Thieriot voulait avoir un des chants de la Pucelle, ouvrage que personne ne connaît, et dont il n’a jamais paru que des fragments altérés. Voici un chant que j’ai retrouvé ; c’est le dernier : ce n’est pas le plus gai ; mais j’envoie ce que je trouve dans mes paperasses. Si cela peut amuser M. Damilaville et M. Thieriot, l’auteur joyeux en sera plus joyeux.
L’ami Thieriot pourra divertir beaucoup l’ami Protagoras, en lui disant que j’ai chassé les jésuites d’un domaine considérable qu’ils avaient près de mon château. Ils l’avaient usurpé sur de pauvres gentilshommes, mes voisins, dont j’ai pris hautement la cause : les jésuites se sont soumis ; cela ne leur était jamais arrivé. La province me bénit, et moi je bénis Dieu.
- ↑ Éditeurs, de Cayrol et François.