Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4129

Correspondance de Voltaire/1760
Correspondance : année 1760GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 393).
4129. — À M. BERTRAND.
20 mai.

Mon cher philosophe, si la misère de ma machine et de mes affaires me permet le voyage, j’irai à Manheim, et je porterai votre catalogue. Il vaut mieux parler qu’écrire ; mais ce ne sera que vers le mois de juillet, sinon j’écrirai[1].

Je ne sais pourquoi je me suis amusé à prendre le parti[2] du Koran ou de l’Alcoran contre un sot : car je suis un pauvre Osmanli, et je ne fais nul cas du Koran. Pour l’Écossaise[3], elle n’est pas de moi, ni bien des sottises nouvelles qu’on m’attribue. On a joué Jean-Jacques Rousseau à Paris, et on l’a fait marcher à quatre pattes. Il me semble pourtant qu’après toutes nos humiliations nous ne devrions nous moquer de personne.

Je vous embrasse tendrement. Ne m’oubliez jamais auprès de M. et de Mme de Freudenreich. Vale.

  1. Voltaire n’ayant pu aller voir l’électeur, lui écrivit au sujet du cabinet d’histoire naturelle du pasteur Bertrand.
  2. Voyez la lettre 4073.
  3. Voyez tome V, page 397.