Correspondance de Voltaire/1760/Lettre 4022

Correspondance de Voltaire/1760
Correspondance : année 1760GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 276-277).

4022. — À M. PRAULT FILS[1].
7 janvier.

J’ai toujours eu, monsieur, beaucoup d’estime pour toute votre famille, et je vois que vous n’avez pas dégénéré. C’est un grand chagrin pour moi, dans la retraite où j’achève ma vie, de ne pouvoir être aussi utile que je le voudrais à un jeune homme de votre mérite. S’il se présente quelque occasion de vous marquer l’envie extrême que j’ai de vous être utile à quelque chose, je ne la laisserai pas échapper, et peut-être cette année vous en serez convaincu.

Je me flatte que votre recueil D. contient des pièces plus intéressantes et mieux faites que l’abominable rapsodie qui vous a paru si indigne de votre presse, et qui a l’air d’être faite par le laquais d’un gredin. Vous me feriez plaisir, monsieur, de m’envoyer votre recueil ; vous n’avez qu’à le faire remettre à la grande poste, à mon adresse : À monsieur de Voltaire, gentilhomme ordinaire du roi, dans son château de Tournay, près de Gex, par Genève. Et pardessus cette adresse : À monsieur Bouret, fermier génèrcal, intendant des postes à Paris.

Je vous prie, monsieur, de faire mes compliments à monsieur votre père, et de me croire très-véritablement votre très-humble et très-obéissant serviteur.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.