Correspondance de Voltaire/1759/Lettre 3892

Correspondance de Voltaire/1759
Correspondance : année 1759GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 40 (p. 144).

3892. — À MADAME D’ÉPINAI.

Il y a dix ans que je n’ai lu les vers d’Helvétius. S’ils sont mauvais, sa prose ne vaut guère mieux. C’est un fagot vert qui donne un peu de feu et beaucoup de fumée.

Le beau sermon est tout fait pour votre belle âme. Édifiez-vous, ma belle philosopbe, tant qu’il vous plaira ; soyez toujours femme de bien ; et, si vous êtes d’honnêtes gens, vous et votre Bohémien[1], je vous donnerai votre récompense en ce monde, dans quelques jours. Je vous remercie tendrement ; mais votre fermier général n’aime pas les belles-lettres, ou je suis trompé. V.

  1. Grimm.