Correspondance de Voltaire/1759/Lettre 3793
J’allais écrire à mon cher philosophe, dont la courageuse amitié m’est si précieuse ; j’allais le prier de m’envoyer par le coche quelque chose de sa façon, sur l’histoire naturelle, pour l’Académie de Lyon, qui vient enfin d’être renouvelée, et qui a pris une meilleure forme et plus digne de lui. Je le supplie avec instance de ne pas tarder un moment ; je n’en ai qu’un pour lui répondre. Voici un Mémoire dont j’envoie quatre copies à Berne ; je vous prie de donner la cinquième à M. de Freudenreich, dont la bonté et la justice ne seront pas subjuguées par la faction de Grasset et de Darnay, qui remuent ciel et terre. J’écris à M. de Vermont. Toute cette bêtise m’est très-agréable, parce qu’elle me fait connaître tout le prix d’un cœur comme le vôtre.
Je suis bien fâché de ne savoir les noms que de deux curateurs. Mettez-moi bien avant dans le cœur du vertueux M. de Freudenreich, car il est dans le mien à côté d’Aristide.
Je savais bien que Haller protégeait le Grasset ; j’en ai rougi pour lui, et je lui ai écrit[1] de quoi le faire rougir.
Allaman m’écrit que tous les pasteurs de Vevay désavouent le libelle daté de Vevay. Nouvelle raison pour la suppression.