Correspondance de Voltaire/1758/Lettre 3609

Correspondance de Voltaire/1758
Correspondance : année 1758GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 446-447).

3609. — À M. MARMONTEL.
Aux Délices, 19 mai.

Digne cacouac, fils de cacouac, fili mi dilecte, in quo bene complacui[1], grâces vous soient rendues pour vous être souvenu de moi dans votre planète de Mercure ! Quoique je ne sois plus de ce monde, j’apprends que votre bénéfice, qui n’est pas simple, est pourtant chargé de grosses pensions. Il y a plus de quinze ans que je n’ai lu aucun Mercure ; mais je vais lire tous ceux qui paraîtront. Je vous prie de me faire inscrire parmi les souscrivants. Quand vous n’aurez rien de nouveau, je pourrai vous fournir quelque sottise qui ne paraîtra pas sous mon nom, et qui servira à remplir le volume. Je vous embrasse de tout mon cœur, et je me réjouis avec le public de ce qu’un ouvrage si longtemps décrié est enfin tombé entre les mains d’un véritable homme d’esprit et d’un philosophe capable de le relever et d’en faire un très-bon journal. Adieu ; nos Délices vous font mille compliments.

  1. Hic est filius meus dilectus, in quo mihi bene complacui (Matthieu, xvii, 5.)