Correspondance de Voltaire/1757/Lettre 3484

Correspondance de Voltaire/1757
Correspondance : année 1757GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 39 (p. 326).

3484. — À MADAME D’ÉPINAI.

C’est grand dommage, madame, que vous n’existiez pas : car, lorsque vous êtes, personne assurément n’est mieux. Je n’existe guère, mais je souhaite passionnément de vivre pour vous faire ma cour. Si vous craignez les escalades[1] daignez venir jouir de la tranquillité dans notre cabane, lorsque nous aurons battu les Savoyards. Honorez-nous de votre présence ; nous la préférons à tout. Nous sommes à vos ordres et à vos pieds.

Les Hanovriens ont trente-huit mille hommes, et M. de Richelieu n’en avait pu encore rassembler que trente mille le 28 novembre. Si les Autrichiens n’étaient pas aussi bien conduits que nous sommes mal dirigés, il ne reviendrait de Français que ceux qui déserteraient.

  1. Allusion à la fête dite de l’Escalade, que l’on célébrait tous les ans, à Genève, le 12 décembre, en commémoration du succès avec lequel les Genevois, au mois de décembre 1602, avaient repoussé l’attaque nocturne des troupes du duc de Savoie.