Correspondance de Voltaire/1756/Lettre 3117

Correspondance de Voltaire/1756
Correspondance : année 1756GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 549).

3117. — À M. D’ALEMBERT.
À Monrion, 10 février.

Je vous envoie, mon cher et illustre confrère, deux phénomènes littéraires : l’un des deux vous regarde ; et vous verrez quels remerciements vous devez à M. Formey[1], secrétaire de vôtre Académie de Berlin. Pour moi, j’en dois de très-sincères au roi de Prusse. Vous voyez qu’il m’a fait l’honneur de mettre en opéra français ma tragédie de Mèrope : en voici la première scène. J’ignore encore s’il veut qu’on mette en musique ses vers français, ou s’il veut les faire traduire en italien. Il est très-capable, comme vous savez, de faire la musique lui-même ; sans cela, je prierais quelque grand musicien de Paris de travailler sur ce canevas. Les vers vous en paraîtront fort lyriques, et paraissent faits avec facilité. Il ne m’a jamais fait un présent plus galant. Dès que je serai de retour à mes petites Délices, je travaillerai à Français et à Histoire, et je serai à vos ordres, sauf à être réduit par le sieur Formey. Mes compliments à tous les encyclopédistes.

  1. Formey avait annoncé le projet de réduire l’Encyclopédie.