Correspondance de Voltaire/1755/Lettre 3074

Correspondance de Voltaire/1755
Correspondance : année 1755GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 517).

3074. — À M. DUPONT,
avocat.
Aux Délices, près de Genève, 3 décembre.

Je reçois dans le moment, mon cher monsieur, une lettre de M, Turckeim, par laquelle il me mande que le sieur Schœpflin a satisfait à sa dette. Je n’ai donc autre chose à faire qu’à vous prier de rengainer, et à vous marquer, comme je pourrai, ma reconnaissance. Nous allons passer l’hiver à Monrion, Mme Denis et moi. Je vous assure que je serais bien tenté de faire un petit tour à Colmar, s’il n’y avait pas de jésuites[1]. Je crois qu’il me faudrait auprès d’eux une sauvegarde de Nicolas Ier[2].

Dites, je vous prie, à Mme de Klinglin qu’elle m’a joué un tour affreux ; elle a été à Saint-Claude, à six lieues de mes Délices. Si elle m’en avait informé, je serais venu lui faire ma cour ; elle sera cause que je ferai un voyage à Colmar.

Sur la nouvelle de l’anéantissement du Portugal, on se prépare à de nouveaux opéras en Italie, on va donner de nouvelles comédies à Paris, et on y fait une loterie de trente millions. Je vous souhaite le trentième, mon cher ami.

  1. Voyez lettre 2814.
  2. Voyez la note, tome XII, page 429.