Correspondance de Voltaire/1755/Lettre 3056

Correspondance de Voltaire/1755
Correspondance : année 1755GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 503).

3056. — À M. DUPONT,
avocat.
Aux Délices, 11 novembre.

Je vous avoue, mon cher ami, que je suis indigné du procédé de Schœpflin ; vous savez que je lui ai prêté, pour deux ans, 10,000 livres, sans intérêt. Il a, sur ces 10,000 livres, dépensé quatre louis pour un Moréri, et a fourni quatre autres louis que j’ai prêtés ou donnés à cette comtesse de Linange. C’est resté à 9,808 livres que j’ai tirées sur lui par une lettre de change, il y a deux mois, très-inutilement. Cette lettre est entre les mains de M. Turckeim, marchand de fer, qui demeure à Colmar, et qui est frère du banquier de Strasbourg. Vous avez en main l’obligation ; je vous prie, mon cher ami, d’instrumenter sur-le-champ, et de me faire payer. Schœpflin n’a pas seulement répondu à une lettre de Colini ; et ni son procédé ni mes dépenses dans ma nouvelle acquisition ne me permettent d’attendre. Je vous demande pardon, tout avocat que vous êtes, de ne vous parler que de procès. Mille compliments à Mme Dupont ; je vous embrasse. V.