Correspondance de Voltaire/1755/Lettre 2999

Correspondance de Voltaire/1755
Correspondance : année 1755GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 446).
2999. — À M. BERRYER,
lieutenant général de police.
Aux Délices, 30 août.

Monsieur, je crois devoir avoir l’honneur de vous envoyer la copie de la lettre que j’écris aux syndics de la librairie : c’est une affaire dont j’ai déjà informé M. dArgenson, et que je recommande à votre protection et à votre justice, avec les instances les plus pressantes.

Je dois aussi, monsieur, vous donner avis qu’il y a dans Paris un réfugié, nommé Grasset, fort connu de Corbi, et qui est en relation avec les libraires. Il montre partout votre contre-seing, et il s’en sert, ainsi que de celui de M. le comte d’Argenson, pour son commerce frauduleux ; c’est d’ailleurs un voleur public. Chassé en dernier lieu de Genève, il n’échappera pas à vos lumières et à votre vigilance, s’il est encore à Paris, Il est connu de plusieurs libraires. Il va à Marseille. C’est tout ce que j’en sais pour le présent.

Permettez-moi de vous renouveler les assurances du dévouement respectueux avec lequel je serai toujours, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.