Correspondance de Voltaire/1755/Lettre 2997

Correspondance de Voltaire/1755
Correspondance : année 1755GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 444-445).

2997. — À M. COLINI,
à paris.
Au Délices, 29 août.

Laissez là le Prieur et toutes ses pauvretés ; et quand vous serez rassasié de Paris, mandez-le-moi, mon cher Colini, je vous enverrai un petit mandement[1]. Vous ne m’avez point parlé de votre Florentine ; je ne sais comment elle en a usé avec vous. Vous ne me parlez que de Chinois ; je souhaite qu’ils vous amusent ; mais je crois que vous avez trouvé, à Paris, de quoi vous amuser davantage, et que vous trouvez à présent mes Délices assez peu délicieuses, et la solitude fort triste pour un Forentin de votre âge. Prenez votre provision de plaisir, et revenez quand vous n’aurez rien de mieux à faire.

Je vous embrasse..

Un Scarselli[2] m’a envoyé un gros tome de ses tragédies : aviez-vous entendu parler de ce Scarselli ?

  1. Ce mandement de Voltaire était un mandat que l’auteur de l’Orphelin offrait à son secrétaire, sur son notaire, ou quelque banquier, à Paris. (Cl.)
  2. Flaminio Scarselli, traducteur, en vers italiens, du Télémaque, 1742, deux volumes in-4° ; 1747, in-folio.