Correspondance de Voltaire/1755/Lettre 2956

Correspondance de Voltaire/1755
Correspondance : année 1755GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 412-413).

2956. — À M. TRONCHIN, DE LYON[1].
de madame denis.
Délices, 25 juillet 1755.

Mme Mallet m’a assuré que nos voyageurs[2] seront de retour dans peu de temps. J’aurai un très-grand plaisir de les revoir. Nous avons envie de représenter une pièce que mon oncle vient de faire[3]. Nous faisons construire un petit théâtre dans le salon d’été, afin d’avoir très-peu de monde. Mon oncle croit qu’il jugera mieux sa pièce en la voyant jouer qu’en la lisant, et il veut avoir l’avis de quelques personnes avant de la donner à Paris. Vous croyez bien que celui de monsieur votre frère sera d’un grand poids auprès de lui ; nous attendrons son retour pour commencer.


DE VOLTAIRE.

Je vous sais bon gré d’aimer la tragédie. Les Tronchin ont leur raison pour cela, et tous les beaux-arts sont de leur ressort. Je vous prie d’apprendre dans la conversation, à monseigneur le cardinal de Tencin, qu’un nommé Grasset ayant apporté à Genève je ne sais quel manuscrit intitulé la Pucelle d’Orlèans, fabriqué sur une ancienne idée que j’avais eue, il y a plus de trente ans, et très-insolemment fabriqué, j’ai dénoncé ce malheureux au conseil de Genève. Il a été mis en prison, et chassé de la ville.

  1. Revue suisse, 1855, page 279.
  2. Le conseiller et le docteur Tronchin.
  3. L’Orphelin de la Chine.