Correspondance de Voltaire/1755/Lettre 2902

Correspondance de Voltaire/1755
Correspondance : année 1755GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 365).

2902. — À M. TRONCHIN DE LYON[1].
Aux Délices, le 2 avril.

Nous avons joué presque toute la pièce de Zaire devant les Tronchin et les syndics : c’est un auditoire à qui nous avons grande envie de plaire. Calvin ne se doutait pas que des catholiques feraient un jour pleurer des huguenots dans le territoire de Genève. Le fameux acteur Lekain, qui nous est venu voir, nous a bien aidés ; il a plus de sentiment que de voix. Mme Denis a lu Zaïre à merveille, et j’ai fait le bonhomme Lusignan.

Monsieur, je vous sais bon gré d’aimer la tragédie. Les Tronchin ont leur raison pour cela, et tous les beaux-arts sont de leur ressort.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.