Correspondance de Voltaire/1755/Lettre 2857

Correspondance de Voltaire/1755
Correspondance : année 1755GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 326).

2857. — DE COLINI À M. DUPONT[1].
À Prangins, 24 janvier 1755.

Je suis bien fâché que vous ayez manqué la prévôté que vous vouliez avoir. On a mandé à M. de Vol… qu’on l’avait conférée lorsqu’il avait écrit pour vous. Cela peut être, si pourtant ça n’a pas été un prétexte pour l’en débouter avec bienséance. Les vers, cette fois-ci, n’ont pas tant opéré que la mauvaise prose d’un objet aimable ; elle l’a emporté sur


Rendez, rendez heureux l’avocat qui m’engage ;
Donnez-lui les grandeurs d’un prévôt de village, etc.


C’est Daphnis qui se moque une seconde fois d’Apollon. Vous ne m’avez pas oublié, mon cher avocat. Je languis dans mon esclavage, et je ne demande point de prévôtés pour en sortir. Faites agréer mes respects à Mme Dupont. Prenez garde aux Mandrins, et aimez un homme qui vous sera tendrement attache le reste de ses jours.


C…

  1. Lettres inédites de Voltaire, etc., 1821.