Correspondance de Voltaire/1753/Lettre 2604

Correspondance de Voltaire/1753
Correspondance : année 1753GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 38 (p. 82).
2604. — DE FRÉDÉRIC II, ROI DE PRUSSE.
au baron de freytag[1].
À ma maison de Sans-Souci, le 26 juin 1753.

J’ai reçu une lettre de la nièce de Voltaire, que je n’ai pas trop comprise ; elle se plaint que vous l’avez fait enlever à son auberge et conduire à pied avec des soldats qui l’escortaient. Je ne vous avais rien ordonné de tout cela. Il ne faut jamais faire plus de bruit qu’une [chose ? ] ne le mérite. Je voulais que Voltaire vous remît la clef, la croix et le volume de poésies que je lui avais confiés. Dès que tout cela vous a été remis, je ne vois pas de raison qui ait pu vous engager à faire ce coup d’éclat. Rendez-leur donc la liberté dès ma lettre reçue. Je veux que cette affaire en reste là, qu’ils puissent aller où ils voudront, et que je n’en entende plus parler. Sur ce, je prie Dieu qu’il vous ait en sa sainte garde.


Fédéric.

  1. Éditeur, Varnhagen von Ense.