Correspondance de Voltaire/1751/Lettre 2237

Correspondance de Voltaire/1751
Correspondance : année 1751, Texte établi par Condorcet, GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 275-276).

2237. — À M. LE COMTE ALGAROTTI.
Le…

Ducite ab urbe domum, mea carmina, ducite Daphnim.

(Virg., ecl. vii, v. 68)

Se ella è ammalata, compiango ; se sta bene, me ne rallegro ; se si trastulla, lodo ; se si ferma in Berlino, fa bene ; se ella ritorna al nostro monastero, farà gran piacere ai frati, e mi porgerà una gran consolazione. Ma comunque si sia del come e del perché, la prego di rimandarmi le bagatelle istoriche, le quali ha portate seco a Berlino. Intanto bacio le leggiadre mani che scrivono, che toccano le più delicate cose[1].


Adieu, belle fleur d’Italie,
Transplantée aux climats des néants grenadiers ;
Revenez, mêlez-vous aux forêts de lauriers
Que fait croître en ces lieux l’Apollon des guerriers ;
Quelle terre par vous ne serait embellie !

Voulez-vous bien avoir la bonté de faire souvenir de moi l’estomac de milord et milady Tyrconnell, la poitrine de M. le maréchal Keith, les uretères de M. le comte de Rottembourg ? Je me flatte que, par un si beau temps, il n’y aura plus de malade que moi.

  1. Traduction : Si vous êtes malade, je vous plains ; si vous êtes bien portant, je m’en réjouis. Si vous vous amusez, je vous loue ; si vous restez tranquille à Berlin, vous faites bien ; si vous revenez à notre abbaye, vous ferez grand plaisir aux frères, et vous m’apporterez une grande consolation. Mais quoi qu’il en soit du comment et du pourquoi, je vous prie de me renvoyer les bagatelles historiques que vous avez emportées avec vous à Berlin. Sur ce, je baise les élégantes mains qui écrivent, qui touchent les plus délicates choses.