Correspondance de Voltaire/1751/Lettre 2223
Mme Denis, nièce de M. de Voltaire, demeurant chez lui, rue Traversière, et pendant son absence chargée de ses affaires à Paris, au retour d’un petit voyage qu’elle a fait à la campagne, a appris que le nommé Longchamp[1], valet de chambre de M. de Voltaire, et son copiste ordinaire, ayant la clef de son cabinet et de ses armoires, a profité de l’absence de ladite dame pour enlever de la maison plusieurs caisses de livres et des manuscrits. Mme Denis étant obligée de veiller à la conservation des effets de monsieur son oncle, demande que visite et saisie soient faites de tous les papiers qui se trouvent chez ledit Longchamp ; et comme ce Longchamp est étroitement lié avec les nommés Lafond[2] mari et femme, ci-devant domestiques de feu Mme la marquise du Châtelet, et ayant demeuré depuis dans la maison du sieur de Voltaire, Mme Denis demande encore que pareilles visite et saisie soient faites chez ledit Lafond, pour, après l’examen desdits papiers, distractions être faites des titres manuscrits, pièces de théâtre, poëme[3] et généralement de tous les ouvrages tant en prose qu’en vers qui seront reconnus par ladite dame pour appartenir à monsieur son oncle, et être lesdits papiers et livres, s’il s’en trouve, remis à Mme Denis, et le surplus à qui il appartiendra,
- ↑ Longchamp, marchand en boutique de cartes de géographie, loge rue Saint-Jacques, près la fontaine Saint-Severin, à l’enseigne de la Place des Victoires, à côté du Pavillon. (Note de madame Denis.)
- ↑ Lafond, mari et femme, logent, au troisième ou quatrième, rue de la Monnaie, près le Pont-Neuf, chez la demoiselle Alexandre, marchande de modes. (Note de madame Denis.)
- ↑ La Pucelle ; voyez la lettre 2231.