Correspondance de Voltaire/1750/Lettre 2084

Correspondance de Voltaire/1750
Correspondance : année 1750, Texte établi par Condorcet, GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 124-125).

2084. — À MADEMOISELLE CLAIRON[1].
Mai.

Belle Cléopâtre, je vous supplie de me ménager une place dans la loge grillée où sera probablement M. de Marmontel[2]. Ma mauvaise santé ne me permet guère d’être ailleurs, et mon amitié pour lui ne me permet pas de n’être pas témoin de son triomphe. Cléopâtre aura un succès prodigieux. Celle de notre académicien La Chapelle en eut, et dix vers de M. de Marmontel valent cent fois mieux que tous ceux de notre académicien. Je veux voir votre triomphe et le sien. Je vous prie de me faire savoir si je ne le gênerai point, et s’il peut me recevoir. Regardez-moi, je vous en prie, comme un serviteur qui vous admire.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. La Cléopâtre de Marmontel fut jouée le 20 mai.