Correspondance de Voltaire/1750/Lettre 2070

Correspondance de Voltaire/1750
Correspondance : année 1750, Texte établi par Condorcet, GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 37 (p. 112).

2070. — À M. LE MARQUIS D’ARGENSON.
À Paris, le 13 mars.

J’arrive ; je suis assurément toute ma vie aux ordres de M. le marquis d’Argenson. Il y a bien longtemps que j’ai besoin de la consolation de passer quelques heures auprès de lui ; mais j’arrive malingre ; je suis à pied ; s’il a beaucoup d’équipages, veut-il m’envoyer chercher après son dîner ? ou aura-t-il le courage de venir dans la maison[1] que j’ai le courage d’habiter, et où je nourris autant de douleur et de regrets que de sentiments inviolables de respect et d’attachement pour le meilleur citoyen qui ait jamais tâté du ministère ?

  1. Celle dont Mme du Châtelet avait occupé le rez-de-chaussée et le premier, rue Traversière.