Correspondance de Voltaire/1746/Lettre 1829

Correspondance de Voltaire/1746
Correspondance : année 1746GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 451-453).

1829. — À M. LE PRINCE DE CRAON[1].
Giugno.

Un cittadino avanzato al titolo di conte dell’impero non sene tiene tanto onorato quanto io lo sono dalla mia aggregazione all’Accademia della Crusca. I versi gentilissimi, co’ quali Vostra Eccellenza si è compiacciuta di accompagnare verso di me la polizza del favore conferitomi da questa celebratissima Accademia, producono in me un nuovo riconoscimento accresciuto ancora dal celebrato nome Alamanni, di cui la gloria vien’ ancora avanzata da voi. Non m’è incognito il bel poema della Coltivazione di quel nobil fiorentino Luigi Alamanni, emulo di Virgilio, e vostro antenato, maestro di casa della regina Caterina de’ Medici. Egli fu giustamente protetto dal re Francesco primo, quel gran principe che incominciô ad annestare i selvatichi allori delle muse, galliche nei verdi ed eterni allori di Firenze. Fù questo Luigi Alamanni le delizie della corte di Francia, e mi pare oggi di recevere, dal più degno de’ suoi nipoti, un contrassegno di gratitudine verso la nostra nazione ; ma, meno o meritato le sue cortesissime espressioni, più risento la sua benignità ; ed esibisco la mia prontezza a ringraziarnela.

Le porgo la supplica di presentare all’Accademia la lettera che ho l’onore di rimetterle, nella quale Vostra Eccellenza vedrà quali siano i miei ardenti sensi di riconoscimento e di venerazione.

Piacesse a Dio che potessi ringraziare l’Accademia di viva voce ; ma, se la presenza di codesti valentissimi letterati fosse per accrescere in me la gratitudine e l’ammirazione, sarebbe per sminuire la stima della quale si sono degnati d’onorarmi. Non voglio perô perdere la speranza di riverire un giorno i miei maestri e benefattori, e dirvi, o mio signore, quanto io sono desideroso di ricevere i vostri comandi.

Non ardirô intitolarmi il vostro socio, ma mi chiamerô sempre, di Vostra Eccellenza[2], etc.

  1. Marc de Beauvau-Craon, prince du Saint-Empire, né le 29 avril 1679, mort en 1754. Il était alors président du conseil de régence, à Florence, et grand écuyer du grand-duc de Toscane. Le treizième de ses vingt enfants fut M. Fr.— Cath. de Beauvau-Craon, marquise de Boufflers, mère du chevalier de Boufflers.
  2. Traduction : Un citoyen décoré du titre de comte de l’empire ne se tient pas pour aussi honoré que je crois l’être par mon admission dans l’Académie della Crusca. Les jolis vers dont il a plu à Votre Excellence d’accompagner le brevet de la faveur qui m’a été conférée par cette célèbre Académie ont excité en moi une nouvelle reconnaissance, accrue par le nom célèbre d’Alamanni, dont vous augmentez encore la gloire. Je connais le beau poëme de la Culture, de ce noble Florentin Louis Alamanni, émule de Virgile et votre ancêtre, maître d’hôtel de la reine Catherine de Médicis. Il fut à juste titre protégé par le roi François Ier, ce grand prince qui commença à greffer les lauriers sauvages des muses françaises sur les verts et éternels lauriers de Florence. Ce Louis Alamanni fut les delices de la cour de France, et il me semble recevoir aujourd’hui du plus digne de ses neveux un certificat de gratitude envers notre nation. Mais moins j’ai mérité ses très-courtoises expressions, plus je ressens sa bienveillance et j’ai d’empressement à l’en remercier.

    Je la supplie de présenter à l’Académie la lettre que j’ai l’honneur de lui remettre. Votre Excellence y verra quels sont mes vifs sentiments de reconnaissance et de vénération.

    Plût à Dieu que je pusse remercier l’Académie de vive voix ; mais si la présence de ces éminents littérateurs était capable d’accroître en moi la gratitude et l’admiration, elle pourrait diminuer d’autre part l’estime dont ils m’ont daigné honorer. Je ne veux point cependant perdre l’espoir de révérer un jour mes maitres et bienfaiteurs, et de vous dire, monseigneur, combien je suis désireux de recevoir vos commandements.

    Je n’oserai pas me nommer votre collègue, mais je me proclamerai toujours, etc.