Correspondance de Voltaire/1745/Lettre 1751

Correspondance de Voltaire/1745
Correspondance : année 1745GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 383-384).

1751. — À M. LE MARQUIS D’ARGENSON,
ministre des affaires étrangères.
Le 10 août.

Je viens, monseigneur, de recevoir le portrait du plus joufflu saint-père que nous ayons eu depuis longtemps. Il a l’air d’un bon diable et d’un homme qui sait à peu près ce que tout cela vaut. Je vous remercie de ces deux faces de pontife du meilleur de mon cœur ; je crois que, sans vous, ces deux visages-là, qu’on m’envoyait, se seraient en allés en brouet d’andouille. L’abbé de Tolignan, le cardinal Aquaviva, l’abbé de Canillac, ne se seraient point entendus pour me faire avoir les bénédictions papales, si vous n’aviez eu la bonté d’écrire. Vous devriez bien dire au roi très-chrétien combien je suis un sujet très-chrétien.

Quand aurez-vous pris Ostende[1] ? Quand aurez-vous fait un empereur ? Quand aurez-vous la paix ? Je n’en sais rien mais j’espère vous faire ma cour en octobre, pénétré de vos bontés.

  1. Cette ville se rendit à Lowendal le 23 août 1745.