Correspondance de Voltaire/1742/Lettre 1521

Correspondance de Voltaire/1742
Correspondance : année 1742GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 147-148).
1521. — À M. DE MARVILLE[1],
lieutenant général de police.
Paris, le 14 août.

Monsieur, j’ai exécuté l’arrêt[2] que vous avez prononcé malgré vous contre moi, et tout se passera comme vous l’avez très-sagement prescrit. Celui qui a le manuscrit signé de votre main est à la campagne : il ne reviendra qu’à neuf heures, et, si je peux sortir, j’irai lui demander ce manuscrit moi-même ; sinon, j’enverrai chez lui, et j’aurai l’honneur de vous le remettre.

Je n’ai jamais mieux senti la différence qui est entre la raison et le fanatisme, entre la connaissance du monde et la pédanterie, que lorsque j’ai eu l’honneur de vous parler. Je suis avec beaucoup de respect, et j’ose dire avec attachement, votre, etc.

Voltaire.

  1. Voyez la note 1, tome XXXIV, page 538.
  2. L’ordre de retirer du théâtre la tragédie du Fanatisme ou Mahomet ; voyez tome IV, page 99. Cette pièce avait eu trois représentations.