Correspondance de Voltaire/1741/Lettre 1423

Correspondance de Voltaire/1741
Correspondance : année 1741GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 36-37).

1423. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[1].
Bruxelles…

Mme du Châtelet fait aux anges les plus tendres compliments. Nous menons ici une vie philosophique bien agréable ; mais je ne suis pas encore philosophe. Adieu, mes adorables anges. Je me mets toujours à l’ombre de vos ailes.

Adoucissez, je vous en prie, Bombarde[2] ; je n’ai jamais mérité qu’il se déclarât contre moi. C’est lui qui a empêché Rameau de mettre Promèthée[3] en musique. Il dit à l’abbé de Voisenon que cet ouvrage ne vaudrait jamais rien, et Voisenon le dit à Rameau. Depuis ce temps-là, l’abbé de Voisenon l’a lu, l’a trouvé très-bon, mais il ne l’a donné qu’à Royer[4]. Je vous avoue que depuis que j’ai achevé ce Prométhée, je le regarde comme un poëme digne de votre protection. Valete.

  1. Nous croyons cette lettre plutôt du commencement de 1741 que de 1742, date qui lui est donnée par ses éditeurs, MM. de Cayrol et François.
  2. Thieriot.
  3. L’opéra de Pandore.
  4. Compositeur médiocre, mort en 1755.