Correspondance de Voltaire/1741/Lettre 1405

Correspondance de Voltaire/1741
Correspondance : année 1741GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 16).

1405. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[1].
À Bruxelles, 28 janvier 1741.

Mon cher et respectable ami, si pourtant vous êtes curieux d’une nouvelle copie de Mahom avec tous les changements que je vous ai envoyés en détail, je ferai partir cela par la poste ou par la première occasion. Êtes-vous content à peu près ? Voulez-vous qu’on expose ce Mahom au public ? En ce cas j’enverrai un petit abrégé de mes réflexions sur la manière de jouer cette pièce, et les acteurs pourraient suppléer par là à ce que je ne peux leur dire de bouche.

Je crois vous avoir mandé que La Noue est encore fort loin de rassembler une troupe pour le roi de Prusse, et que la pièce qu’on joue en Silésie, et qui probablement est le prélude de celle qu’on jouera dans l’empire, retardera peut-être l’exécution des projets qu’on faisait à Berlin pour les arts et pour les plaisirs.

Mais, mon Dieu ! comment se peut-il faire que M. d’Aguesseau, l’avocat général, à qui j’envoyai un Anti-Machiavel pour vous, ne vous l’ait pas donné ? Je ne manquai pas d’en envoyer un pour vous et un pour monsieur votre frère ; celui de monsieur votre frère était dans le paquet de M. de Maurepas, le vôtre dans celui de M. de Plymouth.

Adieu, j’attends vos ordres.

Mme du Châtelet vous aime plus que jamais.

Adieu, mon cher ange gardien.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.