Correspondance de Voltaire/1741/Lettre 1398

Correspondance de Voltaire/1741
Correspondance : année 1741GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 36 (p. 4-5).

1398. À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
À Bruxelles, 8 janvier (1741).

Mon cher abbé, j’arrive à Bruxelles. Je vous souhaite la bonne année. Je commence par vous prier de donner mille livres à M. le marquis du Châtelet.

Moyennant ces mille livres jointes à mille autres que j’ai prêtées à Mme de Champbonin, M. du Châtelet vous donnera un contrat de cent livres de rentes foncières, que vous ferez remplir, ou de votre nom, ou de celui de la nièce que vous aimerez le mieux, de sorte que ce sera une petite rente dont vous la gratifierez et qui lui sera assurée après ma mort.

Ce petit article passé, je vous prie de semoncer un peu mes illustres débiteurs, tant Richelieu que Villars et autres. Comment faire avec M. d’Estaing ? Je vous reprie encore de voir Camuzat, de vous informer des terres de ce seigneur non payant. Mon confrère en infortune ne peut-il rien vous dire ? J’ai reçu le livre imprimé par la veuve ; je vais le lire, et j’en rendrai compte incessamment.

Vous avez donné cinquante louis à Mme du Châtelet ; vous allez donner mille livres à M. du Châtelet cependant je vais encore tirer sur vous et vous épuiser.

Je vous remercie toujours du secret inviolable que vous gardez avec tout le monde sans exception sur mes petites affaires. Je vous prie, en attendant mieux, de faire une petite gratification de cinquante livres à monsieur votre frère.

  1. Édition Courtat.