Correspondance de Voltaire/1740/Lettre 1390

Correspondance de Voltaire/1740
Correspondance : année 1740GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 561-562).

1390. — À M. THIERIOT[1].
Jour de Noël.

Montrez, je vous prie, à M. l’abbé de Rothelin cette ode[2] que j’ai retrouvée dans mes paperasses. Je cherche toujours à lui plaire, malgré son ingratitude. Il me semble que, dans un temps où les lettres tombent si visiblement, et où les frelons s’emparent si hautement du miel des abeilles, on doit chercher au moins à se consoler par l’approbation du petit nombre des connaisseurs, plus petit, en vérité, que celui des élus. Si vous voulez, je vous enverrai encore ma lettre au roi de Prusse, sur Mahomet ; mais envoyez-moi quelques-uns des anciens brimborions que je vous ai demandés.

Je vous embrasse.

  1. C’est à tort que Deuchot a classé cette lettre en décembre 1742. Elle ne peut être que de 1740.
  2. Ode sur la Mort de l’empereur Charles VI.