Correspondance de Voltaire/1740/Lettre 1279

Correspondance de Voltaire/1740
Correspondance : année 1740GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 440).

1279. — À M. L’ABBE MOUSSINOT[1].
À Bruxelles, à l’Impératrice, ce 30 mai (1740).

Je vous prie, mon cher ami, de me renvoyer la lettre du prince royal de Prusse, que M. le marquis d’Argenson vous a remise, et d’empêcher surtout qu’on n’en prenne de copie. Je vous prie même de passer chez M. d’Argenson, pour le remercier de toutes ses bontés, et lui renouveler les assurances de ma respectueuse reconnaissance. Vous lui marquerez en même temps, avec votre sagesse ordinaire, combien je serais fâché que cette lettre courût, et à quel point je lui suis obligé de sa discrétion. Ce remerciement tiendra lieu d’une prière, et l’engagera à prévenir le chagrin que j’aurais si cette pièce était publique.

J’avais donné une lettre pour vous au grand d’Arnaud ; mais je crois que la cervelle lui a tourné, et que vous n’avez pas entendu parler de lui. S’il y a quelque chose de nouveau, n’oubliez pas votre ami.

Je vais demain à une terre de Mme du Châtelet, près de Liège, après quoi j’espère vous donner avis d’une belle vente de tableaux.

Adieu, mon cher curieux.

  1. Édition Courtat.