Correspondance de Voltaire/1739/Lettre 1140

Correspondance de Voltaire/1739
Correspondance : année 1739GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 257).

1140. — À M. THIERIOT[1].
pour le portrait de mademoiselle lecouvreur[2].

Seule de la nature elle a su le langage ;
Elle embellit son art, elle en changea les lois ;
L’esprit, le sentiment, le goût fut son partage ;
L’amour fut dans ses yeux et parla par sa voix.

Cette leçon est, je crois, meilleure que la première. Faites donc vite graver cela, car je le changerais. Adieu, Je suis bien rarement content des vers des autres et des miens. — Ce jeudi soir.

P. S. Comment est-ce donc qu’on a imprimé ma lettre à l’abbé Dubos ? J’en suis très-mortifié. Il est dur d’être toujours un homme public. Je vous embrasse.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. On peut voir d’autres vers sur le même sujet, tome XXXII, page 404.