Correspondance de Voltaire/1739/Lettre 1020

Correspondance de Voltaire/1739
Correspondance : année 1739GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 113-114).

1020. — À MADEMOISELLE QUINAULT.
Cirey, ce 14 janvier.

Thallie, charme du théâtre et de la société, je ne suis pour vous qu’un vieux général hors de service. Mais j’ai des lieutenants généraux qui valent mieux que moi ; et en attendant que vous me forciez quelque jour à reparaître avec les débris de mon camp, M. Linant demande à servir une campagne. Il y a longtemps que j’ai pris la liberté de lui fournir l’idée de sa tragédie ; il doit avoir corrigé la stérilité de mon invention par les ressources de son esprit ; et quand il sera guidé par vos conseils, et appuyé de votre bienveillance, je ne doute pas qu’il ne fasse sous vos drapeaux une campagne heureuse. Je lui envie le bonheur qu’il aura d’entretenir la personne de France qui entend le mieux son art, et celui de plaire.

Soyez persuadée, mademoiselle, de la tendre et respectueuse estime, de la sensible amitié de votre très-humble et obéissant serviteur, V.