Correspondance de Voltaire/1738/Lettre 941

Correspondance de Voltaire/1738
Correspondance : année 1738GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 35 (p. 17-18).
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941. — À M. THIERIOT[1].
11 octobre.

Mon cher ami, si vous ne viviez pas avec M. et Mme de La Popelinière, il faudrait vivre à Cirey ; on y est heureux, et cependant on vous regrette.

Mandez bien, je vous prie, à notre prince, à notre Marc-Aurèle du Nord, que ma chétive santé m’empêche d’avoir l’honneur de lui écrire.

M. de Mairan a-t-il reçu ma longue lettre que je vous avais adressée avant votre voyage ?

Voulez-vous bien vous charger d’envoyer ce paquet[2] au chevalier de Mouhy, rue des Moineaux, dans votre quartier ? Un commerce avec le chevalier de Mouhy vous étonne ; mais je n’en ai point avec ses ouvrages.

Mme du Châtelet vous a écrit. Je réitère toutes les petites prières que je vous ai faites en partant.

Quand vous voudrez le cinquième acte de Mérope, vous l’aurez. Grand merci de vos bons avis, j’en ai profité, et vous jugerez s’il fait bon de me dire la vérité.

Je vous embrasse tendrement, Père Mersenne ; soyez toujours le lien de la société, l’ami des arts et le mien. Cirey mériterait bien que M. de La Bruère nous envoyât son opéra[3]. Nous l’aimons, nous sommes des gens fidèles ; son ouvrage sera en sûreté, et nous lui aurions obligation d’un plaisir que nous sentirions bien vivement.

Adieu, mon ami, écrivez-nous et aimez-nous.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. C’était sans doute le Préservatif, qui devait paraître sous le nom du chevalier.
  3. Dardanus.